#23 Que faire pour la biodiversité végétale ? Balade dans nos jardins avec Dominique Brochet

27/11/2023

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Présentation

Alors que la sixième extinction de masse de la biodiversité est en cours, que plus de 320 espèces de vertébrés terrestres ont totalement disparu, que des milliers d’autres sont menacées, j’ai eu envie de savoir dans quelle situation étaient les végétaux – qui sont, d’ailleurs, pour beaucoup de vertébrés leurs source de nourriture et d’abri, et comment il
conviendrait d’agir avec eux : les préserver du mieux qu’on peut, les aider à s’adapter, faire autrement ?  

Pour répondre à cette question, j’interroge dans cet épisode Dominique Brochet. Dominique est botaniste, pépiniériste, spécialiste de plantes alpines, auteur de plusieurs
livres.

Le règne végétal est étonnant car si les plantes ne se meuvent pas elles mêmes, elles voyagent et se déplacent autrement. Ainsi, les conifères sont montés en altitude quand les arbres à feuilles caduques se sont multipliés tellement qu’ils n'avaient plus de place en plaine. Nos déplacements et nos interventions humaines, conscientes ou pas, ont accéléré le phénomène pour le meilleur et pour le pire. Le réchauffement climatique s’amplifiant, faut-il préserver au maximum les plantes qui ont peuplé les jardins, les prairies et les bois de nos grands-parents ?

Alors que Gilles Clément préfaçait le livre de Dominique consacré aux plantes indigènes en affirmant malicieusement que les plantes indigènes n’existaient pas, un autre question s’est posée : cette préservation à tout prix a-t-elle un sens ? Il ne s’agit pas du tout de nier l’impact qui peut être très négatif de l’action humaine sur la nature, mais de porter un autre regard pour agir autrement. De faire un pas de côté, comme l’épisode 22 de la semaine dernière vous le proposait.

Les migrations sont le lot de tout organisme, être et population vivante. Les races furent notre norme parce ces groupes restaient entre eux. maintenant que tout bouge plus vite, les végétaux s’hybrident plus vite également.

La situation est très différente selon les régions du monde. Il y a celles où des populations locales ont été préservées grâce aux barrages naturels, comme les iles ou l’Afrique du Sud. Il y a celles où des milliers de plantes de toutes sortes ont été importées depuis des siècles et où la notion d’espèce endémique a peu de sens, mais où il s’agit plutôt de protéger flore et faune d’une trop forte standardisation et d’un trop plein d’artificialisation. Il y a des régions, en Afrique centrale, au Brésil par exemple, qui souffrent autrement plus du réchauffement climatique ou de la déforestation, et c’est un tout autre problème.

Plutôt que d’apporter une nième théorie, Dominique partage le regard concret d’un amoureux des jardins qui les a beaucoup pratiqués, depuis sa région natale en champagne, près de Reims et des vignes, jusque dans les Alpes. C’est à partir de ce regard "de terrain" qu’il s’exprime, pour nous inviter à renouer avec le végétal, à observer, à jardiner, à échanger des graines et à partager de proche en loin.

J'espère que cette balade vous oxygènera autant qu'elle vous incitera à regarder autrement ces fleurs, ces plantes et ces arbres qui vous entourent.

Pour contacter Dominique Brochet : www.pepiniere-brochetlanvin.com

Pour découvrir ses ivres :

  • Son livre topo-guide, teinté de botanique, publié aux éditions GAP,
    issue de son trek "Haut Tour de Savoie".
  • "Les plantes indigènes, pour un jardin nature aussi beau que simple d'entretien", a
    reçu le Prix « Emile Gallé » en septembre 2021
  • "Toutes les plantes pour sols calcaires", récompensé du « prix pratique » Redouté 2019
  • "Le saule, la plante aux mille pouvoirs" a été élu coup de cœur de l’automne 2016 du prix ST Fiacre décerné par l’AJJH (association des journalistes  horticoles).

Musique : Tella, Amel Brahim Djelloul, avec l'autorisation de la SACEM.

Disponible sur toutes les plateformes et en particulier sur :

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